Avec Valérie Trieweiller, finis le
glamour et les paillettes. Accueillant à son domicile parisien un journaliste
de France Inter (lequel précise, plein de cautèle, qu’elle a « accepté » de répondre à ses questions) Tatie Valérie s’explique.
Première dame ? Ah ça non ! C’est un rôle, pas un statut. Dépoussiérons
tout ça ! Son credo : « je
ne suis pas différente des autres femmes ». Sa mission ? Le
bénévolat au service des Français. Avec sa morgue de dame patronnesse et son timbre
de chaisière offusquée, on l’imagine fort bien sonnant le carillon de l’Armée
du Salut. Une moniale généreuse, à l’écoute, dont il ne faut pas égratigner la
cornette. « Dès qu’une femme a un
peu de caractère, oulala elle fait peur ! », clabaude-t-elle,
agacée qu’on brocarde son ton cassant et ses regards acides. Pas facile, en
même temps, de rester journaliste en partageant un polochon à l’Elysée. Mais
cette suffragette modèle n’entend pas vivre au crochet de l’Etat, encore moins
de son « compagnon ». Elle a charge d’âmes et des bouches à remplir.
Les enfants de gauche nourris sous la mère républicaine ont suffisamment fait
jaser. Finies les mazarinades : Valoche sera journaliste, encore et
toujours. « Pour moi, c’est vital ».
Et si sa foi flanche, elle invoque les mânes d’Eleonor Roosevelt, modèle quasi
avoué. On se demande maintenant quel sera son gimmick, sa marque personnelle.
Anne-Aymone avait son brushing, Bernadette ses pièces jaunes, Carla sa guitare ;
que reste-t-il à Valérie ? Une filiation, peut-être. Sa première action sera
archéologique : sauver la « Fondation Danièle Mitterrand », qui
bat sérieusement de l’aile. Valérie aime les momies. Ça promet !
jeudi 7 juin 2012
Poujade au frigo
Une décennie après le Loft et sur les décombres de mille
navrants télé-crochets, France 5 nous propose un oxymore révolutionnaire :
le reality show qui pense. Mieux : le reality-show écoresponsable. Pour lutter contre la malbouffe, la ravissante
Eglantine Eméyé impose à cinq familles toulousaines une étrange disette :
durant trente jours, ils ne devront consommer que des aliments produits dans un
rayon de 200 kilomètres. Ils seront « locavores ». In abstracto, ça
parait faisable. En vrai, c’est plus duraille. On s’en doute : adieu
sodas, ketchup, bonbons ! Mais il faut aussi vouer aux gémonies le café,
les pâtes, le lait d’Allemagne, le jus d’orange de Floride, voir le sel de
Camargue… Bref : c’est la table rase en cuisine, l’an 01 au frigo. L’épreuve
est d’autant plus difficile que certaines de ces familles portent (hélas) sur
le tour de taille les stigmates d’une alimentation déséquilibrée. On se doute
que les producteurs de l’émission auront pris soin de choisir un panel
représentatif du consommateur toulousain : une mère célibataire et ses
trois ados râleurs ; une famille de méridionaux replets et
rigolards ; un jeune couple de bobos régressif et leur toutou… On
remarquera toutefois que ce choix reste lui aussi centré sur les 200 km du cru.
On est dans le 100 % français, ce qui n’est guère révélateur de la diversité
sociale de la région toulousaine. Cette monochromie finit d’ailleurs par donner
un côté joyeusement poujadiste à l’exercice. Que voit-on, après tout ?
Des petits bourgeois qui s’acharnent à manger français, boire français,
cuisiner français, « comme papy et
mamie ». A France 5, la terre ne ment pas.
200 km à la ronde, France 5, 20 h 35
mardi 5 juin 2012
Inscription à :
Articles (Atom)