lundi 5 mars 2012

Oui oui à l'Elysée? (Bien vu, Figaro, 6 mars 2012)

Une carrière politique est un château de cartes branlant, menaçant toujours ruine, où les alliés restent des félons. Pour en arriver là… François Hollande dépeint la construction de cette carrière, en alternant les témoignages de proches ou de supposés amis. Présenté comme un aimable « ni oui ni non », Hollande est à vrai dire le parent pauvre de l’émission. Bien sûr, on s’amuse à le voir roucouler en famille, au milieu des années 1980, dans une esthétique très Chatilliez, avec sa chemise à manches courtes de guichetier au CIC. Mais pour être très honnête, l’anguille Hollande fascine moins que les sauriens qui l’entourent. Certes, les amis de toujours (Sapin, Jouyet, Attali) évoquent tendrement leur vieux camarade. Mais avouons que les crocodiles sont autrement savoureux : Michel Rocard, le teint cuit, confit dans son amertume, ses déconvenues, avec sa hargne de crapaud buffle, crachant son venin sur les rejetons de la génération Mitterrand. Lionel Jospin, hibou toujours effaré, dont l’oeil lunaire n’exprime aucune tendresse pour le candidat normal, et qui coule du baume pour mieux passer de la laine de verre. Jack Lang, incernable, maître ès palinodies, dont on ne sait s’il aime ou méprise son candidat et noie ses convictions dans un sourire de Musée Grévin. Jusqu’à Jacques Chirac, vieux maréchal cynique, figé par l’usure, qui appelle à voter Hollande comme un sale gamin planterait un pétard dans une crotte de chien. De ce portrait chinois, François Hollande ressort ni grandi ni avili. Il est le ravi de la crèche, une sorte de poussin hilare mais circonspect, le visage à la fois pugnace et interrogatif, toujours étonné d’être là, comme si Goofy briguait le trône de l’oncle Picsou.

1 commentaire:

lafemmedhektor a dit…

Bonjour Nicolas
Bugarach2012,
Chanson rétrofuturiste en mode Brassens de la femme dhektor
à découvrir d'urgence...

http://lafemmedhektor.com
Cldt
xavier