dimanche 19 février 2012

Marine à l'eau plate (Bien vu, Figaro du 20 février 2012)

Marine Le Pen chez Laurent Ruquier ? Un non-événement. A rebours de toute polémique, le passage de la présidente du FN dans "On n’est pas couché" était parfaitement prévisible. Chacun a joué son rôle : Ruquier : pincé, cynique, mais accueillant ; Pulvar et Polony: obstinées, hostiles, mais souriantes. Quant à Marine Le Pen, elle a démontré qu’elle était rodée aux médias, avec un professionnalisme routinier. Egale à elle-même : rogue et blagueuse, agressive et coulante, floue et tranchante. N’étaient quelques saillies (« 20 % de votre salaire est payé par mes électeurs, monsieur Ruquier ! ») il ne s’est rien dit de plus que dans une émission politique. On attendait un show, on a eu un débat. Ce qui est plutôt rassurant, mais on garde en mémoire les duels papa Le Pen/Nanar Tapie, dans les années 80. Ces démagogues en tournoi avaient le sens du spectacle. Ici, tout était sous contrôle, jusqu’aux hauts talons de la candidate. L’ennui, quoi… Seule lumière dans cette grisaille : la chanteuse Izia. Alors que les autres invités (le rugbyman Lièvremont, la Sarkozyste Véronique Genest) suivaient les échanges avec moins d’intérêt que de patience, Izia a ouvertement boudé. Il fallait la voir craquer ses doigts, lever les yeux au ciel, souffler d’agacement, comme une otarie. On peut la comprendre : à 21 ans, c’est toujours irritant de se découvrir un clone. Comme Marine, Izia porte talons hauts et collants noirs. Comme Marine, elle a le visage poupin et les cheveux lourds. Comme Marine, elle pratique un ton poissard et populo. Comme Marine, elle est « fille de » (Jacques Higelin). Il ne lui reste qu’à trouver ses 500 signatures et elle boudera à l’Elysée.

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