Monsieur,
passant un peu par hasard par votre "blog", je découvre avec consternation -mais sans étonnement, hélas- que vous êtes interdit d'antenne sur France-Musique. La prodigieuse bêtise de cette mesure la rendait probable. Je ne crois pas exagérer en affirmant que les quelques instants qui vous étaient concédés de loin en loin (encore ne les ai-je pas tous entendus, à commencer par ceux qui vous valent la relégation) étaient le DERNIER espace de liberté que nous connussions. Au moins les choses sont-elles claires désormais : ni dans la presse, ni à la radio (je ne dis rien de la télévision, n'en ayant point chez moi) il n'y a plus un pouce de terrain qui ne soit contrôlé par les modernes cagots. Je songe à la chronique que le regretté Philippe Muray eût consacrée à votre éviction. Il nous manque, comme vos chansonnettes mal-pensantes nous manqueront. L'air se raréfie, les banquises de la nouvelle ère glaciaire s'étendent. Soyez au moins remercié d'avoir, quelques temps, sauvé un carré d'herbe verte, souvenir des jours d'avant, quand la parole était libre, et croyez, Monsieur, en mes meilleures pensées.
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