lundi 19 mars 2007

Un aimable papier de l'aimable David Foenkinos sur son aimable Blog de Livres Hebdo


A la demande générale

Mon nom est De Personne

Je parle trop de livres dans ce blog. Et pas assez de moi, c’est vrai. Je frustre mon lectorat d’anecdotes croustillantes sur mon corps. On dirait que je ne fais que ça : lire. On dirait surtout que je vis une période molle… en fait, oui, ma vie se bayrouïse. Heureusement, quelques voyages m’attendent : Ukraine, Bulgarie…et plus exotique, samedi prochain, Porte de Versailles. De là à dire que je suis aux frontières d’une petite déprime, il n’y a qu’un œil. Ah ! Le souvenir de ma jeunesse virevoltante (je précise : période post acné) me titille : ces années où j’étais serveur dans un salon de thé avec beaucoup de vieilles dames, et étudiant en lettres à la Sorbonne avec beaucoup de jeunes filles. Non, ne mythifions pas le passé ! En y repensant, c’était sinistre. Je courais après des ombres qui ne me voyaient pas. Et cette Flore qui m’a fait beaucoup souffrir, où est-elle maintenant ? Dans quelle faune ? Dans l’amphithéâtre, nous n’étions que quatre garçons. Alors comment ne pas repérer Nicolas d’Estienne d’Orves, dit Néo ? En plus, il portait un nœud papillon. Plus tard, nous nous sommes retrouvés dans l’édition, et nous sommes devenus amis. Enfin, jusqu’à maintenant. Franchement, trop c’est trop. J’ai fini « Les Bienveillantes » il y a deux jours (et encore mon nègre m’a aidé à le lire… oui, je sais, c’est assez stupéfiant, mais j’ai un nègre pour lire) après six mois d’un lourd combat contre mes avant-bras, et voilà que ce petit Néo qui, jadis, à la grande époque de notre amitié, écrivait des nouvelles, publie un livre de 524 pages. Ce n’est pas possible ! Il faut que je pense à me trouver des amis qui n’écrivent pas (problème : tout le monde écrit ; conséquence : les écrivains deviennent personne).
A l’époque où je voulais écrire un roman sur la collaboration, plus ou moins inspiré de Brasillach, Néo m’avait invité chez lui : j’avais pu découvrir des documents exceptionnels. C’est un grand spécialiste. Et son roman fourmille d’anecdotes méconnues, donc passionnantes. Il nous plonge au cœur d’une ambition nazie : celle de créer une race supérieure, ou des femmes pures enfanteraient des enfants « racialement valables ». Et ceci, bien avant la Seconde Guerre Mondiale. Anaïs, une jeune journaliste, va enquêter sur une série de meurtres commis il y a une dizaine d’années. Néo a mis plus de deux ans à écrire « Les Orphelins du Mal », publié chez XO, alors on comprend pourquoi il s’est mis dans la peau d’une jeune fille. C’est un roman palpitant, l’intrigue est menée comme ces séries américaines, sur plusieurs fronts et périodes en même temps. C’est une prouesse, et l’on s’interroge : combien de post-it ont été nécessaires à l’élaboration de ce roman ?
Question d’enchaînement, j’en profite pour parler aussi du livre de Tatiana de Rosnay, « Elle s’appelait Sarah », publié chez Héloïse d’Ormesson. Tiens, c’est étonnant, les deux écrivains dont je parle aujourd’hui ont un « de » dans leurs noms et évoquent les années 40 : je suis un champion semi-érotique de la thématique littéraire. Tatiana, tout comme Néo, est aussi une amie. Mon Dieu ! Plus personne ne va lire ce blog ! On va crier au complot. Ma défense : ce n’est tout de même pas de ma faute si je suis très sympathique, avec un physique avantageux (surtout au niveau capillaire), et si j’ai beaucoup d’amis. Le livre de Tatiana est un phénomène ; avant même sa sortie française, beaucoup de pays en ont acquis les droits. Ecrit en anglais, et traduit par Agnès Michaud, ce roman revient sur la tragédie du Vel d’Hiv. Roman poignant, aux frontières de l’insoutenable, c’est un livre qui devrait être lu par tous les lycéens. Elle réussit un tour de force : allier romanesque et précision des faits. Après ce livre, on marche dans Paris, avec du sang dans l’air.
Merci à tous les deux, et merci aussi à moi (on se remonte le moral comme on peut).
***
Trois vœux de :
Nicolas d’Estienne d’Orves :
1/ Que tous mes vœux se réalisent, sans limitation de date ni de folie.
2/ Que cette malédiction puisse s'arrêter sur commande.
3/ que les vœux 1 et 2 soient exaucés sur le champs.
Tatiana de Rosnay :
1/ Que mes enfants trouvent leur voie et soient heureux.
2/ Que la planète arrête de se réchauffer à cause de nos bêtises.
3/Que la paix règne partout et pour toujours.

Pour lire tout le blog cliquer sur : http://www.livreshebdo.fr/weblog/webLogText.aspx?id=18

dimanche 18 mars 2007

Quelques instants de pure poésie




tout bonnement prodigieux

jeudi 15 mars 2007

La vérité du jour


pureté

Un extrait lu à voix haute

Pour entendre un (très court) extrait des Orphelins du Mal lu à voix haute, cliquez sur le lien: http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-33986-les-orphelins-du-mal.htm
pommes frites!

Interview filmée de NEO

Pour quiconque veut me voir, m'entendre et en savoir (un peu) plus sur Les Orphelins du Mal cette interview est extraite du site de XO éditions.
voici le lien: http://www.xoeditions.com/spip.php?page=video&id_article=180